
Le rapport de l’art à l’extériorité est aporétique, car poser la question de l’extériorité revient à l’assigner immédiatement à un territoire délimité et, ainsi, à appauvrir cette idée, voire à la manquer. Pourtant, cette impasse est potentiellement riche de chemins à frayer. Elle ouvre l’art à l’épreuve de l’impossible et de l’irréductible – elle l’expose à une nécessaire transcendance. L’extériorité, à travers le hors de qui la caractérise, implique alors, pour l’art, de se lancer à sa poursuite : à la poursuite d’une extériorité à l’œuvre, «Œuvre» étant entendue ici dans son sens levinassien, c’est-à-dire un mouvement sans retour du même vers l’absolument autre. Ainsi, une dialectique du même et de l’autre, de l’identification et de la séparation ou du retour à soi et du radicalement étranger travaillerait l’art. Cette relation problématique questionnerait l’art dans son possible rapport à l’ingratitude de l’autre.
Cette Journée d’étude s’inscrit dans le cadre de la recherche internationale sur l’extériorité.
Quatre rencontres ont déjà eu lieu :
Photographie & extériorité, en 2016, à l’Université Paris 8 sous la direction de François Soulages & Gilles Picarel.
Art & extériorité, en 2017, à l’Université de Malte, à La Valette, sous la direction de François Soulages, de Richard Spiteri & Thierry Tremblay.
Image & extériorité, en 2018, à Santiago du Chili, sous la direction de François Soulages & Rodrigo Zuniga.
Interprétation & extériorité, en 2019, à La Valette, sous la direction de François Soulages & Thierry Tremblay.